Légère comme un souffle, la porte shoji glisse et réinvente la pièce en tamisant la lumière plutôt qu’en l’arrêter. De Kyoto aux lofts parisiens, cette alliance de bois et de papier s’impose chez les particuliers et les architectes qui veulent conjuguer sérénité, gain de place et raffinement minimal. Décryptage d’un art pluricentenaire qui délivre bien plus qu’un simple effet décoratif.
Définition et origines des portes japonaises shoji
Évolution historique du shoji de Heian à aujourd’hui
Les premières portes japonaises shoji apparaissent à la cour de Heian, lorsque les demeures aristocratiques adoptent de légers cadres en bois garnis d’un simple tissu pour fractionner les grandes pièces. À cette époque le panneau reste amovible mais non coulissant, servant surtout à filtrer la lumière et le vent.
À partir de la période Kamakura la glissière haute en bois, appelée kamoi, transforme le panneau en élément coulissant. Le shoji se distingue alors clairement du fusuma opaque qui ferme les zones d’intimité. Les artisans perfectionnent le réseau de kumiko et introduisent le papier washi translucide obtenu à base de fibres de mûrier, une révolution pour la diffusion uniforme de la lumière.
Sous Edo, l’urbanisation accélère et les maisons de marchands adoptent massivement le shoji pour gagner de la place. De nouveaux modèles voient le jour, dont le yukimi shoji doté d’une partie vitrée basse pour contempler la neige. Les maîtres charpentiers codifient les assemblages tenon-mortaise sans métal qui font encore référence.
Au XXe siècle le shoji survit à la modernisation grâce au tourisme et au cinéma, puis s’exporte dans l’architecture minimaliste occidentale. Les rails aluminium et les panneaux acryliques apparaissent mais la construction traditionnelle en bois léger reste recherchée pour les rénovations haut de gamme et le style Japandi.
Signification culturelle et étymologie du mot shoji
Écrit 障子, le terme se décompose en shō (障, barrière, protection) et ji (子, support, élément qui maintient). Littéralement, le shoji est donc le « panneau qui fait obstacle tout en soutenant ». La nuance importe : la porte tamise sans bloquer, protège sans enfermer, fidèle au principe d’équilibre cher à l’esthétique japonaise.
Au-delà de la fonction, le shoji incarne la notion de ma, l’art de valoriser l’intervalle. La grille en kumiko projette des ombres changeantes qui rythment la journée et encouragent la contemplation. Dans la culture domestique, ouvrir ou fermer un shoji traduit l’attention portée à l’autre : inviter la lumière, préserver l’intimité, accompagner le cycle des saisons lorsque l’on remplace le papier l’été ou que l’on ajoute un volet intérieur l’hiver. Le shoji n’est donc pas qu’une porte, c’est un geste architectural et social qui relie la maison à la nature et à ses habitants.
Shoji ou fusuma comparatif pour un intérieur zen
Lumière transparence et gestion de l’espace intérieur
Shoji laisse passer près de 50 à 70 % de la lumière naturelle grâce au papier washi tendu sur son treillis de kumiko. La surface devient un diffuseur géant, sans éblouissement, qui gomme les ombres franches et agrandit visuellement la pièce. L’œil perçoit un volume plus vaste car la frontière entre dedans et dehors s’adoucit, principe cher au concept japonais du ma, l’intervalle qui apaise.
Fusuma joue l’effet inverse. Opaque, souvent recouvert de soie ou de papier épais, il cloisonne. En un seul geste, le séjour se transforme en chambre, le bureau se ferme pour une visio, le bruit du salon reste derrière la paroi. L’espace se pilote comme un théâtre : panneau ouvert, place à la circulation et à la lumière, panneau fermé, place à l’intimité. Ce dialogue entre ouverture et fermeture fonde l’équilibre zen recherché dans la maison japonaise.
Matériaux épaisseur et isolation comparée
Cadre en cyprès, pin ou chêne, shoji affiche en moyenne 30 mm d’épaisseur. Son cœur est vide, seul le papier fait écran. Résultat : poids plume et coulissement fluide, mais isolation contenue. Les ateliers français annoncent jusqu’à 22 dB d’affaiblissement acoustique sur une porte montée en washi renforcé, un score suffisant pour séparer deux zones de vie mais pas pour un studio de musique.
Fusuma descend à 20 mm mais renferme un noyau en carton alvéolaire ou en panneau fibre, recouvert d’un papier épais ou d’un textile. Cette structure sandwich piège l’air, donc le son et le froid. Le gain atteint couramment 2 à 3 dB de mieux qu’un shoji standard, et la résistance thermique grimpe d’un tiers. Les modèles haut de gamme reçoivent un voile non-tissé ignifuge qui répond aux exigences européennes pour les établissements recevant du public.
Choisir shoji ou fusuma selon les pièces de la maison
- Séjour, salle à manger, véranda : shoji prioritaire pour maximiser la luminosité, canaliser les rayons du soleil et flouter la vue sur le jardin.
- Chambre parentale ou d’enfant : fusuma recommandés pour l’occultation nocturne et la discrétion acoustique. Une porte shoji peut néanmoins servir de second voile côté couloir pour garder la cohérence visuelle du logement.
- Bureau à domicile : duo gagnant, shoji vers l’extérieur pour la clarté, fusuma côté pièce à vivre pour couper le son pendant une réunion.
- Salle de bains : fusuma avec revêtement vinyle hydrofuge tolère mieux l’humidité. Si l’on tient au shoji, choisir un papier acrylique lavable et prévoir une bonne ventilation.
- Cuisine ouverte : shoji coulissant permet de cloisonner ponctuellement sans perdre la lumière. Prévoir un papier renforcé anti-tache.
Alterner les deux typologies au fil des besoins crée une maison évolutive, fidèle à l’esprit japonais : flexible le jour, intime la nuit, toujours sobre et harmonieuse.
Atouts des portes japonaises pour l’aménagement intérieur
Gain de place et impression d’espace mesurée
Une porte japonaise coulisse le long du mur au lieu de décrire l’arc d’un battant classique. Sur un passage standard de 80 cm, le dégagement économisé atteint 1,2 m² selon les relevés de Kitoki-Déco. Dans un studio, ce mètre carré libéré peut accueillir un bureau d’appoint ou un module de rangement. Les enquêtes menées par l’agence Indeco-AU auprès de 142 occupants précisent que la présence d’un shoji augmente la sensation d’espace de 15 % à 20 %, un ressenti lié à l’absence d’obstacle visuel mais aussi aux lignes fines du cadre kumiko, épais d’à peine 3 cm. Les architectes d’intérieur jouent ce bonus en série : dans un couloir étroit, trois panneaux montés en accordéon dégagent la circulation et la lumière, tout en maintenant la compacité d’un plan ouvert.
Lumière diffuse et bien-être études à l’appui
Le papier washi filtre les rayons directs et répartit un flux lumineux homogène qui réduit les contrastes violents. L’étude publiée par la Japan Society for the Science of Design (JSSD) en 2019 montre une baisse moyenne de 18 % du taux de cortisol chez les participants travaillant sous éclairage tamisé par shoji, par rapport à un vitrage clair. Les designers parlent d’« effet MA », valeur de l’intervalle chère à la culture japonaise : la trame kumiko anime la pièce au fil du soleil, créant une dynamique visuelle apaisante. À la tombée du jour, la porte devient un écran qui adoucit la lumière artificielle, limitant l’éblouissement et la fatigue oculaire. Cette qualité est recherchée dans les chambres orientées est ou dans les espaces de méditation où la régulation de l’humeur passe par une ambiance douce et enveloppante.
Isolation acoustique et thermique chiffres clés
Contrairement aux idées reçues, une porte japonaise shoji travaille l’isolation sur deux fronts. Côté bruit, les essais réalisés dans l’atelier alsacien Shoji-Menuiserie affichent jusqu’à 22 dB d’affaiblissement sonore, soit l’équivalent du passage d’une conversation animée à un murmure. Le résultat tient à la combinaison d’un cadre bois massif, d’un joint brosse sur rail bas et du coussin d’air emprisonné entre rails haut et bas. L’hiver, la pose d’un doublage amovible en panneau bois ou acrylique, hérité du système « yukimi-shoji », améliore le coefficient de transmission thermique d’environ 30 % selon Japan-Experience. En pratique, sur une porte de 0,9 m × 2 m, la déperdition calorique reste inférieure à celle d’un huisserie alvéolaire d’entrée de gamme, tout en conservant la légèreté nécessaire à la manœuvre quotidienne.
Matériaux et finitions du washi au verre acrylique
Essences de bois et travail du kumiko
Le cadre d’un shoji est traditionnellement façonné en hinoki, le cyprès japonais recherché pour sa stabilité dimensionnelle et son parfum insectifuge. En France, les ateliers haut de gamme l’importent encore mais proposent aussi des alternatives plus locales : pin sylvestre, sapin de Douglas, chêne clair et frêne thermo-traité. La condition première reste une humidité du bois inférieure à 8 % pour éviter les torsions ; les fabricants sérieux la certifient par un contrôle au capacimètre avant usinage.
Le kumiko, ce treillage intérieur de l’épaisseur d’une baguette à sushi, exige des découpes à dixième de millimètre. Les artisans alternent techniques de sciage traditionnel et fraiseuses numériques pour produire jusqu’à 200 motifs, du simple asa-no-ha en étoile de chanvre aux compositions ajourées qui filtrent l’air et la lumière. Les assemblages tenon-mortaise (tsugite et shiguchi) se font sans vis ni colle visible : le jeu millimétré entre les pièces garantit la souplesse nécessaire aux variations hygrométriques d’un intérieur chauffé.
Papiers japonais acrylique verre dépoli comparatif
- Washi de mûrier : grammage 25 à 40 g/m², translucidité de 65 % en moyenne, diffusion homogène, poids plume donc coulissement très doux. Réparable à la colle d’amidon, prix moyen 18 €/m².
- Washi synthétisé sur fibre polyester : même rendu visuel, meilleure résistance aux griffes d’animaux, classement feu M2 disponible, tarif autour de 28 €/m².
- Plaque acrylique givrée : épaisseur 3 mm, transmission lumineuse 80 %, incassable, convient aux pièces humides, poids quadruplé par rapport au papier, phonique légèrement améliorée, 35 €/m².
- Verre dépoli trempé : épaisseur 4 mm, transmission 70 %, masse élevée qui impose un rail renforcé, excellente durabilité et entretien simple, isolation acoustique +3 dB par rapport au washi, coût 55 à 65 €/m².
Durabilité et empreinte carbone des solutions
Un shoji en pin certifié PEFC, associé à un washi de mûrier artisanal, affiche une émission de 9 kg CO₂e/m² sur l’ensemble de son cycle de vie, soit trois fois moins qu’une cloison en plaque de plâtre peinte. L’ajout d’acrylique fait basculer le bilan à 18 kg CO₂e/m², principalement à cause de la pétrochimie. Le verre dépoli monte à 22 kg CO₂e/m², mais sa durée de vie estimée à plus de 40 ans amortit ce score sur le long terme.
Du côté du bois, un cadre en hinoki importé depuis le Japon génère en moyenne 1 600 km de transport maritime ; en optant pour un Douglas français, l’empreinte transport chute de 85 %. Les essences locales captent aussi mieux les aides à la rénovation responsable, dès lors qu’elles portent un label FSC ou PEFC. Enfin, la réparabilité du shoji joue en sa faveur : remplacer uniquement la feuille de papier, plutôt que l’ensemble du vantail, divise par dix les déchets générés durant la phase d’usage.
Guide d’installation d’une porte coulissante shoji
Préparer l’ouverture et poser rails kamoi shikii
Le succès d’un shoji dépend d’abord d’une ouverture parfaitement d’équerre. Vérifiez l’alignement vertical et horizontal au laser, équilibrez les légers faux aplombs avec un jeu de cales en bois dur. L’encadrement doit rester sec : un taux d’humidité du bois inférieur à 8 % limite les déformations, comme le rappellent les ateliers spécialisés. Une fois la baie préparée, tracez l’axe du rail supérieur, le kamoi, à exactement la hauteur du panneau plus 3 mm de jeu, puis reportez cette mesure pour le shikii au sol.
- Fixez le kamoi (vis tête fraisée tous les 40 cm) en interposant un ruban acoustique pour réduire les vibrations.
- Posez le shikii directement sur un support plan ou sur une petite feuillure si le revêtement de sol n’est pas continu, puis siliconez les bords pour éviter les graviers.
- Contrôlez le parfait parallélisme entre les deux rails avec un mètre ruban et un cordeau : tolérance ±1 mm sur toute la longueur.
- Avant de clipser les roulettes dans le kamoi, graissez légèrement l’axe avec une cire sèche afin de limiter le frottement de 30 % comme sur les modèles japonais récents.
Réglage des panneaux et sécurité au quotidien
Glissez chaque panneau sur ses roulettes, poignée hikite à portée de main. Le jeu idéal entre le bas du shoji et le shikii est de 2 à 3 mm : il évite le frottement sans laisser passer l’air. La plupart des chariots modernes disposent d’une vis excentrique pour régler la hauteur après installation, tournevis cruciforme en main. Contrôlez enfin la fermeture : les deux panneaux doivent se recouvrir d’au moins 15 mm pour préserver l’intimité.
- Bloque-porte magnétique ou butée mécanique de chaque côté pour empêcher le débordement.
- Fermeture douce : amortisseur à piston intégré possible, recommandé pour les chambres d’enfants.
- Sécurité incendie : prévoyez un dégagement latéral égal à la largeur du panneau afin de pouvoir l’enlever rapidement si besoin.
- Entretien courant : aspirateur à brosse douce sur le rail bas, chiffon microfibre sur les roulettes, une fois par mois.
DIY ou artisan spécialisé comment choisir
Une porte shoji en kit se monte en une demi-journée avec un niveau et une scie fine, budget moyen 450 à 700 € hors finition. Les modèles sur mesure fabriqués par un menuisier formé aux assemblages tenon-mortaise montent à 1 200 € et garantissent une parfaite intégration, notamment dans les projets de rénovation où les murs ne sont jamais parfaitement droits.
- Choisir le DIY : ouverture standard, budget serré, goût du bricolage, accès facile à l’outillage.
- Choisir l’artisan : baie hors format, besoin d’essence locale labellisée FSC ou PEFC, intégration domotique (détecteur de présence, fermeture motorisée), ou encore recherche d’un niveau d’isolation acoustique mesuré (jusqu’à 22 dB chez certains fabricants).
- Pensez à demander une garantie pièces et main-d’œuvre d’au moins cinq ans ainsi qu’un certificat d’humidité du bois pour toute fabrication sur mesure.
Entretien et réparation du shoji au fil des années
Nettoyer le papier washi sans l’endommager
Le washi respire, il filtre la lumière et la poussière. Un dépoussiérage mensuel suffit généralement. Passez délicatement l’embout brosse de l’aspirateur réglé sur puissance minimale, toujours du haut vers le bas pour éviter les plis. Pour les cadres et les traverses, un chiffon microfibre sec suffit.
Une tache ? Tamponnez, ne frottez pas. Mélangez une cuillère de vinaigre de riz dans 200 ml d’eau tiède, humidifiez à peine un coton, pressez, puis touchez la zone tachée par petits tapotements. Séchez aussitôt avec un papier absorbant. Évitez les détergents, l’alcool et les lingettes nettoyantes qui brûlent la fibre de mûrier.
Remplacer un panneau ou un kumiko étape par étape
Le remplacement d’un seul vantail ou d’une grille kumiko se fait en une matinée. Préparez : nouveau rouleau de washi (60 g/m² conseillé pour l’habitat), colle riz ou acrylique neutre, cutter, spatule en bambou, rabot bloc, presse légère.
- Dégrafer l’ancien washi : humidifiez la colle avec une éponge, le papier se décolle sans arracher le bois.
- Contrôler les kumiko : un tasseau fendu se retire au ciseau à bois. Taillez le remplaçant à la même section, encollage, puis maintien par presse 30 min.
- : déroulez le washi sur le cadre à plat, tension légère, colle sur le chant extérieur, marouflez du centre vers les bords. Une fois sec, passez un chiffon humide côté extérieur, le papier se rétracte et devient tendu comme un tambour.
- Reposer le vantail : nettoyez les rails kamoi et shikii, lubrifiez les roulettes puis vérifiez le jeu de 3 mm recommandé.
Budget entretien et coûts sur dix ans
Un shoji entretient sa réputation de “faible maintenance”. Sur la base d’un ensemble salon de quatre vantaux 90 × 200 cm, voici la projection des coûts moyens :
Opération | Fréquence | Coût DIY | Coût artisan |
---|---|---|---|
Dépoussiérage, nettoyage cadre | mensuel | 0 € (temps personnel) | — |
Lubrification roulettes/rails | annuel | 5 € | 25 € |
Remplacement papier washi | tous les 6 ans | 40 € (rouleau + colle) | 280 € (70 €/vantail) |
Réparation kumiko mineure | une fois en 10 ans | 15 € | 90 € |
Total sur dix ans : environ 100 € en autogestion contre 475 € si l’on fait intervenir un menuisier spécialisé, main d’œuvre incluse. Même dans la solution artisan, le budget reste inférieur à celui d’une porte battante contemporaine peinte qui demande ponçage et mise en peinture plus fréquents. Le shoji gagne donc son pari économique sur la durée, tout en conservant sa lumière douce et son élégance zen.
Où acheter des portes japonaises sur mesure en France
Artisans locaux labels FSC ou PEFC à connaître
Pour qui cherche une porte japonaise shoji sur mesure en circuit court, plusieurs ateliers hexagonaux combinent savoir-faire et gestion durable des forêts.
- Shoji-Menuiserie (Bas-Rhin) : menuiserie familiale, bois épicéa et pin douglas PEFC, show-room près de Strasbourg, isolation acoustique testée à 22 dB.
- Kitoki Atelier (Maine-et-Loire) : cadres en cyprès du Japon certifié FSC, kumiko assemblé sans métal, papier washi importé de Gifu, finitions à l’huile de camélia.
- La Maison Kumiko (Île-de-France) : artisan Compagnon du Devoir, propose aussi des panneaux fusuma en papier chanvre français, rail aluminium discret compatible PMR.
- Atelier Wabi (Savoie) : priorité aux essences locales (mélèze, frêne) PEFC, pose sur chantier incluse dans un rayon de 150 km, bureau d’études intégré pour projets hôteliers.
Chaque atelier fournit un certificat de traçabilité du bois et, sur demande, une fiche d’impact carbone simplifiée.
Tarifs indicatifs et délais de fabrication
- Panneau shoji simple 70 × 200 cm, cadre sapin blanc, papier washi basique : 650 € à 850 € TTC.
- Double porte coulissante 90 × 210 cm, kumiko décoratif, rails kamoi/shikii en chêne : 1 200 € à 1 800 €.
- Ensemble cloison trois vantaux 270 × 250 cm, papier ignifugé M1, poignées hikite laiton : 2 800 € à 3 800 €.
La main-d’œuvre représente souvent 45 % du budget, le papier entre 5 et 10 %. Les délais tournent autour de 4 à 6 semaines pour une porte simple, 8 semaines lorsque le kumiko dépasse 40 motifs ou si un traitement ignifuge est demandé. En haute saison rénovation (printemps), certains ateliers annoncent jusqu’à 10 semaines ; réserver tôt permet de bloquer un créneau de production.
E-commerce import options garanties
Lorsque l’offre locale ne couvre pas un besoin spécifique (yukimi-shoji vitré, essence de hinoki), l’achat en ligne auprès d’enseignes spécialisées reste une solution.
- Kitoki-Deco.com : fabrication à Nagoya, expédition par caisson bois, garantie dix ans sur structure et rail, service après-vente en français.
- Shoji-Bau.com (Allemagne) : options roulettes ultra-basse friction, livraison sous trois semaines dans l’Est et le Nord, retour possible sous 14 jours.
- Internaldoors.co.uk (Royaume-Uni) : gamme standard prête à poser, bois FSC, tarif d’expédition fixe 95 €, paiement en euros accepté.
Avant de valider le panier, contrôler trois points : conformité aux normes feu européennes si le papier est importé, frais de douane éventuels pour un envoi hors UE, et compatibilité du rail livré (hauteur de jeu et support plafond). Les sites sérieux précisent ces informations dans la fiche produit et fournissent un numéro EORI pour le suivi douanier.
Shoji et tendances déco Japandi minimalisme et slow design
Associer bois clair pierre et textiles naturels
Le Shoji s’inscrit naturellement dans la palette douce et organique du style Japandi. Le cadre en cyprès ou en pin répond aux veinures délicates des parquets en chêne blanchi. La pierre, brute ou simplement brossée, assure la touche minérale qui équilibre la chaleur du bois. Côté textiles, un trio fonctionne à tous les coups : lin lavé pour les rideaux ou coussins, chanvre lourd pour un jeté de canapé, laine feutrée en tapis léger. Ces matières absorbent la lumière diffuse du papier washi et renforcent l’atmosphère apaisante recherchée par le mouvement slow design.
- Bois clair : privilégier des finitions huile naturelle mates pour conserver le grain.
- Pierre : travertin, terrazzo clair ou granite flammé posés en touche (niche, plateau de table).
- Textiles : tonalités écrues, gris pierre ou vert sauge pour rappeler la nature sans la surcharger.
Créer un intérieur zen pièce par pièce
Salon : remplacer une cloison pleine par un panneau shoji coulissant double feuille suffit à agrandir visuellement l’espace de réception. Ajouter une table basse basse en frêne et un tapis tissé main, poser deux ou trois céramiques artisanales, et la pièce respire.
Chambre : un shoji monté sur rail plafond fait office de séparation dressing. Le lit plateforme en bouleau, des oreillers en kapok et un plaid en lin complètent la mise en scène. Les prises et interrupteurs disparaissent sous des caches bois pour ne pas rompre la ligne épurée.
Salle de bain : le yukimi-shoji, version avec partie basse vitrée, filtre la lumière tout en résistant mieux aux éclaboussures grâce à un papier washi traité hydro. Calcaire adouci au mur et vasque en céramique texturée accentuent la dimension spa.
Inspirations avant après pour chaque style
- Appartement haussmannien : avant : double porte battante sombre, moulures surchargées. après : retrait des battants, installation de deux shoji au cadre chêne clair, corniches peintes blanc cassé, rideaux supprimés. Résultat : 1,2 m² gagnés, luminosité multipliée par deux, impression d’hauteur renforcée.
- Loft industriel : avant : verrière métallique noire, murs briques apparentes. après : cloison shoji extra large, structure épicéa non teinté, sol béton ciré poli miroir. Le contraste bois brut, béton et papier adoucit le volume sans trahir l’esprit factory.
- Maison de campagne : avant : portes pleines en pin vernies, poutres sombres. après : shoji sur mesure intégrés dans un cadre chaux-chanvre, parquet simplement poncé. Les textiles lourds laissent place à des voilages en coton non blanchi, la consommation d’éclairage artificiel chute de 18 %.
FAQ portes japonaises réponses rapides aux questions clés
Shoji isole-t-il du bruit et du froid
Shoji n’est pas un mur porteur mais son cadre bois plus le papier tendu coupe déjà l’écho et les courants d’air. Les tests menés par un atelier français affichent une réduction jusqu’à 22 dB : suffisant pour atténuer les voix d’une pièce à l’autre, moins pour un home cinéma. Côté thermique, le papier washi laisse passer la lumière et une part des calories. Un simple panneau offre un coefficient proche d’un vitrage simple. Les solutions pour renforcer l’isolation sont :
- double porte (shoji + fusuma d’hiver) ou contre-panneau amovible
- washi enduit de fibres acryliques ou microfilm isolant
- joints brosse sur le rail bas et la feuillure
On gagne alors 10 à 15 % sur les déperditions de la baie par rapport à un shoji nu, tout en conservant la clarté.
Quelles dimensions standard et sur mesure
Les fabricants artisanaux se calent souvent sur les modules « tatami » mais proposent aussi des formats compatibles avec la menuiserie européenne :
- largeur courante : 70, 80 ou 90 cm
- hauteur : 200 à 210 cm
- épaisseur du cadre : autour de 30 mm
Ces cotes simplifient la pose dans une cloison classique. Sur mesure, tout est possible jusqu’à environ 3 m de haut et 1,20 m de large par vantail, à condition d’épaissir le cadre et d’ajouter un rail haut renforcé. Pour un placard, on se limite souvent à 25 mm d’épaisseur et 1,80 m de hauteur pour réduire la charge.
Installer un shoji dans une salle de bain possible
Oui, à condition de choisir des matériaux adaptés à l’humidité. Les ateliers proposent :
- washi synthétique, plus dense et lavable, ou verre dépoli pris dans le cadre
- bois traité à cœur (cèdre, cyprès, chêne) et vernis marin naturel
- rail aluminium anodisé pour éviter la corrosion
Ajoutez une ventilation efficace et essuyez les projections après la douche. Placé en paroi de séparation plutôt qu’en porte directement sous la douche, le shoji conserve son aspect léger tout en résistant aux éclaboussures quotidiennes.
Léger, réparable et local quand on l’exige, le shoji prouve que diviser l’espace peut rapprocher la lumière, la nature et les occupants d’un même lieu. Si un simple panneau coulissant augmente déjà la sensation d’espace de 15 %, que pourrait offrir demain un habitat entier pensé autour de cloisons lumineuses et mobiles ? Lors de votre prochaine rénovation, la question n’est plus où poser un mur mais comment laisser le papier washi réécrire la frontière.