Ajouter une bande de verre au-dessus d’une porte ou d’une fenêtre suffit à métamorphoser une entrée terne : la lumière fuse, l’électricité se repose, la façade gagne en élégance. Longtemps réservée aux halls haussmanniens, l’imposte vitrée s’impose aujourd’hui dans les rénovations rapides, offrant jusqu’à un tiers de surface transparente supplémentaire sans démolir le moindre mur. Comment cette touche discrète devient-elle l’alliée des architectes et des bricoleurs avertis ? Réponses chiffrées, conseils de pose et inspirations dans les pages qui suivent.
Imposte vitrée, définition et rôle en rénovation
Comprendre l’imposte fenêtre et porte d’entrée
Une imposte vitrée est un cadre menuisé logé dans la partie haute d’une ouverture, au-dessus du battant principal. Qu’elle coiffe une fenêtre ou la porte d’entrée, elle ajoute entre 25 et 30 % de surface transparente par rapport à une menuiserie seule, selon les mesures d’HexaFen. Fixe ou montée sur un petit ouvrant type vasistas, l’imposte reste alignée sur le dormant existant pour conserver la lecture architecturale de la façade.
En rénovation, son rôle répond à trois enjeux majeurs : amener de la lumière naturelle dans les zones profondes d’une pièce, faciliter la circulation d’air quand l’imposte est ouvrante, et offrir un relief décoratif sans toucher à la maçonnerie porteuse. Cette solution évite souvent de casser un mur pour créer une nouvelle baie, tout en valorisant l’esthétique de la porte ou de la fenêtre déjà en place.
Différences entre imposte, transom et sous-imposte
Le vocabulaire varie d’un fabricant à l’autre. En France, le mot imposte désigne la partie supérieure vitrée fixée sur le même cadre que l’ouvrant principal. Dans le monde anglo-saxon, on parle plutôt de transom window, littéralement fenêtre traversante. Le principe reste identique : un châssis indépendant, aligné en hauteur, destiné à laisser passer la lumière.
La sous-imposte, moins connue, occupe au contraire la zone inférieure de la menuiserie. On la rencontre surtout sur les vieilles portes d’immeubles où un panneau plein protège le bas des chocs. Retenir l’ordre est simple : sous-imposte en bas, imposte en haut. Quant au transom, il s’agit d’un synonyme emprunté à l’anglais, souvent utilisé dans la littérature architecturale ou les catalogues internationaux.
Avantages lumière et énergie d’une imposte vitrée
Gain de luminosité mesuré sur chantier
Installée juste au-dessus d’une porte ou d’une fenêtre existante, l’imposte agit comme un capteur supplémentaire. Les relevés réalisés par Tryba sur une maison des années 70 illustrent l’impact : l’entrée est passée de 480 à 900 lux, presque le double, sans toucher aux cloisons. Sur d’autres chantiers recensés par HexaFen, l’ajout d’une imposte représente en moyenne 25 à 30 % de surface vitrée en plus. Les pièces distribuées par un couloir sombre ou une cage d’escalier retrouvent un niveau de lumière naturelle proche de celui d’une pièce de vie, ce qui change la perception de l’espace et la mise en valeur de la décoration.
Économies d’éclairage et confort thermique
Ce supplément de lumière réduit l’usage des ampoules : Atulam, en s’appuyant sur les données Ademe, chiffre l’économie d’éclairage jusqu’à 20 % dans une journée type. Le bénéfice reste valable toute l’année car l’imposte reprend généralement le même double vitrage que l’ouverture principale, maintenant un coefficient Uw global inférieur à 1,4 W/m².K. Autrement dit, on gagne des lux sans perdre des kilowatts. À la mi-saison, la chaleur douce du soleil traverse la bande vitrée haute et participe au maintien d’une température stable. L’éclairage naturel, combiné à un apport solaire maîtrisé, réduit la sensation de paroi froide et améliore le confort visuel, notamment dans les zones de passage comme l’entrée ou la cuisine.
Imposte fixe ou ouvrante vasistas, comment choisir
Atouts et limites d’une imposte fixe
Pourquoi elle séduit ? Parce qu’une imposte fixe se comporte comme un simple vitrage additionnel, elle maximise la surface éclairante : les mesures d’HexaFen montrent un gain de 25 à 30 % de surface vitrée par rapport à la seule menuiserie. Sans mécanisme d’ouverture, le cadre reste fin, l’étanchéité à l’air optimale et le coefficient Uw reste identique à celui de la fenêtre si le même double vitrage est utilisé (Orion Menuiseries, Uw < 1,4 W/m².K).
Budget maîtrisé : aucun ferrage, aucun compas, la facture baisse de 10 à 15 % par rapport à une version ouvrante. Cette simplicité profite aussi à la pose, plus rapide, et à la maintenance limitée au nettoyage du vitrage.
Les points de vigilance : impossible de créer un courant d’air, ni d’évacuer la chaleur sous plafond l’été. On renonce également à tout accès pour le nettoyage extérieur quand l’imposte est en étage. Enfin, pour les pièces humides ou les entrées sans VMC, l’absence de renouvellement d’air peut favoriser condensation et odeurs.
Ventilation naturelle avec imposte ouvrante
Le modèle vasistas, qui bascule vers l’intérieur sur compas, remplit le rôle d’un vrai châssis de ventilation. Les essais internes Bouvet affichent 40 m³/h d’air neuf pour une imposte de 90 cm de large ouverte à 15°. Un débit largement suffisant pour une entrée ou un couloir et qui réduit la dépendance à la VMC.
Sécurité et confort : placée en hauteur, l’ouverture reste hors d’atteinte des cambrioleurs et permet d’aérer même en absence des occupants. Le vasistas limite également la pénétration de la pluie grâce à l’ouverture en soufflet vers l’intérieur. Sur les portes d’entrée, un verrou haut rend la manœuvre impossible depuis l’extérieur.
Ce qu’il faut anticiper : un coût supérieur, lié aux ferrures spéciales, et un entretien régulier des compas. L’étanchéité à l’air, bien qu’améliorée ces dernières années, reste légèrement en retrait face à une imposte fixe. Pour les hauteurs difficiles, la motorisation est la parade, mais elle alourdit encore la note. Enfin, vérifiez la compatibilité avec le dormant existant ; l’ajout d’un ouvrant impose parfois un renfort pour reprendre les charges.
Formes et dimensions tendances pour sublimer l’ouverture
Rectangulaire, demi-lune, plein cintre, oculus
L’imposte rectangulaire reste la star des chantiers, 70 % des ventes selon Tryba. Son atout : des lignes sobres qui s’accordent aussi bien à une porte d’entrée contemporaine qu’à une baie coulissante. Le format se décline en largeur totale ou partielle, permettant de jouer sur la proportion vitrage/boiserie. Vient ensuite le plein cintre (12 %) qui rappelle l’architecture haussmannienne : courbe régulière, hauteur généreuse, idéal pour magnifier un hall à moulures. Les adeptes du style cottage plébiscitent la demi-lune (10 %) ; posée au-dessus d’un bâti rectangulaire, elle crée un contraste doux et accentue la hauteur sous plafond. Plus audacieux, l’oculus ou œil-de-bœuf (8 %) se faufile dans les cages d’escalier ou les pignons. Sa forme ronde diffuse une lumière ponctuelle qui devient un vrai repère décoratif.
Au-delà de l’esthétique, chaque silhouette influence la répartition du flux lumineux. Un rectangle long éclaire en nappe tandis qu’un oculus concentre la clarté comme un projecteur. Pour un couloir sombre, marier un vitrage rectangulaire fixe et un petit vasistas cintré ouvrant en partie haute garantit à la fois lumière diffuse et renouvellement d’air sans sacrifier le cachet.
Standard ou sur mesure, bien choisir ses cotes
La dimension la plus commandée en rénovation reste 100 × 40 cm, un format prêt-à-poser qui s’aligne sur la majorité des blocs-porte du commerce. Ces impostes standard séduisent par leur coût contenu et leur délai de fabrication réduit. Pourtant, la tendance à la personnalisation tire la demande de sur-mesure : 38 % des commandes chez Fenetre123. Adapter l’imposte à la maçonnerie évite des reprises de plâtre et garantit un clair de vitrage maximal.
- Relever la largeur tableau fini au millimètre près puis déduire 5 mm de jeu pour le joint périphérique.
- Mesurer la hauteur disponible entre la traverse haute de la menuiserie et le linteau, en trois points (gauche, centre, droite) pour compenser les planchers anciens parfois irréguliers.
- Tenir compte de l’épaisseur du dormant existant. Une imposte trop fine crée un décroché peu esthétique et complique l’étanchéité.
- Pour un cintre ou un oculus, relever le rayon de courbure avec un gabarit carton ou un compas de chantier. Le fabricant réclame souvent un schéma côté ou un fichier .dwg.
- Prévoir enfin 45 à 55 cm de hauteur vitrée pour qu’un adulte profite du champ visuel en pied de marche sans effet meurtrière.
Matériaux imposte bois alu pvc, comparatif complet
Aluminium, finesse des profils et palette couleurs
Avec l’alu, la finesse des montants fait toute la différence. Les profilés, renforcés par rupture de pont thermique, ne dépassent guère 45 mm en face vue : c’est autant de verre en plus pour la même réservation. Selon les relevés internes d’Orion Menuiseries, le clair de vitrage gagne jusqu’à 10 % par rapport à un cadre PVC équivalent. L’autre atout tient à la palette RAL quasi illimitée, du noir sablé au rouge basque, sans surcoût démesuré pour les teintes tendance. Les finitions bicolores séduisent dans la rénovation, façade claire extérieur, blanc mat intérieur par exemple.
Robuste et léger, l’aluminium accepte les formes spéciales (demi-lune, oculus) sans raidisseurs apparents, un point appréciable dès que le cintre dépasse 120 cm de large. Côté performance, un double vitrage 4/20/4 à lame argon maintient un Uw voisin de 1,4 W/m².K, identique aux autres matériaux si le vitrage reste le même. L’entretien s’effectue à l’éponge et eau savonneuse, pas de corrosion. Seul bémol, l’alu coûte en moyenne 20 % de plus que le PVC, un écart qu’il compense par la longévité et la couleur.
PVC, budget maitrisé et entretien simplifié
Le PVC reste la star des commandes sur-mesure : 42 % des impostes vendues chez Fenetre123 l’an dernier. Son prix contenu, sa disponibilité en série blanche et sa pose rapide en font l’allié des chantiers serrés. Les tubes multi-chambres emprisonnent de l’air, d’où une isolation correcte avec un Uw courant de 1,3 W/m².K sur imposte fixe 40 cm de haut. La quincaillerie supporte bien un vantail vasistas jusqu’à 90 cm, mais montre ses limites au-delà, d’où des dimensions maxi à contrôler dès la prise de cote.
Sur le plan esthétique, le PVC a progressé : plaxage imitation chêne doré, gris anthracite ou noir mat, joints co-extrudés couleur, et films anti-UV rallongent la durée de vie. L’entretien se résume à un simple lavage à l’eau, sans repeindre. Les profils restent cependant plus épais que ceux en alu, ce qui réduit légèrement la surface vitrée. Enfin, même si le matériau se recycle, la version colorée coûte 10 à 15 % de plus que le blanc, à anticiper dans le budget.
Bois, cachet authentique et haute isolation
Pour les maisons de caractère, le bois apporte le grain et la chaleur qu’aucun autre matériau ne reproduit. Un dormant en chêne abouté ou en mélèze offre un lambda de 0,13 W/m.K : la conduite thermique est la plus faible du trio. Combiné à un double vitrage performatif, l’imposte atteint sans peine un Uw de 1,1 W/m².K, gage de confort d’hiver. L’épaisseur modérée du cadre (55 mm) préserve pourtant le rendu « vitrine » tant recherché dans les entrées anciennes.
Les essences nobles acceptent les formes complexes (plein cintre, œil-de-bœuf) grâce au cintrage lamellé collé. Vernis mat, lasure opaque ou peinture microporeuse, la personnalisation est vaste. En contrepartie, le bois requiert une inspection annuelle des joints et un rafraîchissement de finition tous les cinq à sept ans sur face exposée sud. Le ticket d’entrée dépasse celui du PVC de 30 à 40 % mais reste proche d’un châssis alu haut de gamme, avec la plus-value esthétique en prime. Pour les grandes largeurs, un renfort métallique interne peut être nécessaire afin de maîtriser la flèche et la reprise de charge du vitrage.
Performances Uw, Sw et gestion solaire de l’imposte
Choisir le bon vitrage pour chaque exposition
Deux chiffres guident le choix : le coefficient Uw qui mesure les pertes de chaleur (plus il est bas, mieux c’est) et le facteur solaire Sw qui traduit la part d’énergie solaire entrant dans la pièce (plus il est élevé, plus le soleil réchauffe l’intérieur). Sur la plupart des chantiers, un double vitrage 4-16-4 argon affiche Uw 1,1 W/m².K pour un Sw de 0,60. Le triple vitrage passe sous la barre des 0,8 W/m².K mais fait tomber le Sw vers 0,45, donc moins de chaleur gratuite.
- Façade nord ou rue ombragée : privilégier la lumière. Sw ≥ 0,60, Ug 1,1-1,2. Un vitrage clair sans couche de contrôle solaire maximise la luminosité.
- Est et ouest : soleil rasant à mi-saison, risques de surchauffe modérés. Sw 0,50-0,55 avec couche faiblement émissive standard suffit à équilibrer apports et déperditions.
- Sud plein ciel : gains solaires importants. Opter pour un vitrage contrôle solaire Sw 0,35-0,40, Uw ≤ 1,1, ou coupler un vitrage classique à un store extérieur motorisé intégré dans la parclose.
- Combles ou mezzanine vitrée : la hauteur amplifie les apports thermiques. Un triple vitrage Sw 0,45 limite nettement la surchauffe et renforce l’isolation hivernale.
Dans tous les cas, la simulation énergétique de l’ouverture principale doit intégrer l’imposte, car si le même vitrage est reconduit, les relevés Orion montrent que le Uw global de la menuiserie reste inchangé, dans 95 % des configurations inférieures à 1,4 W/m².K.
Continuité d’étanchéité et rupture thermique
Une imposte ramenée tardivement sur un dormant existant crée souvent une zone sensible à l’air et à l’eau. Les artisans chevronnés alignent trois barrières : un mastic extérieur élastomère, une mousse imprégnée ou fond de joint côté cœur du mur, puis un raccord pare-vapeur intérieur. Cette continuité d’étanchéité évite les infiltrations et stoppe la migration de vapeur responsable des moisissures en tableau de baie.
Le second point clef se joue sur la rupture thermique. Un châssis alu sans barrette polyamide au-dessus d’une porte alu à rupture aurait pour effet de créer un pont thermique linéaire ; la température de surface chute, le risque de condensation grimpe. La solution : conserver la même technologie de profilés ou, a minima, interposer un joint de calage isolant haute densité entre imposte et huisserie. Les fabricants proposent désormais des kits de liaison où la barrette isolante parcourt toute la hauteur dormant + imposte, garantissant un flux thermique uniforme. Cette précaution, simple à la pose, sécurise le confort d’hiver et la durabilité de la finition peinture ou crépis autour de l’ouverture.
Prix imposte vitrée, budget fourniture et pose
Fourchettes de coût selon matériau et dimension
Une imposte fixe PVC au format courant 100 × 40 cm, le modèle le plus commandé au-dessus d’une porte d’entrée, se trouve entre 90 et 150 € en fourniture seule. Pour la même pièce posée par un installateur, prévoyez plutôt 180 à 350 €, main-d’œuvre comprise. Le PVC reste la solution la plus abordable mais l’option couleur plaxée ou un double vitrage feuilleté fait grimper la note de 15 %.
L’aluminium séduit par la finesse des profils. Comptez 180 à 300 € en version fixe, 250 à 450 € pour un vasistas ouvrant. Avec la pose, le ticket passe respectivement à 350-650 € et 450-800 €. Les laquages spéciaux ou un triple vitrage à contrôle solaire ajoutent 20 à 30 € par mètre carré.
Le bois se joue dans une autre catégorie budget : 200 à 400 € pour une imposte fixe, 300 à 550 € si elle s’ouvre. Montage par un menuisier, le budget global oscille entre 400 et 900 €. Vernis ou peinture de finition, à renouveler tous les 7 à 10 ans, pèse 5 à 10 € supplémentaires par mètre carré.
Au delà du format standard, un transom panoramique de 2 m sur 40 cm destiné à surplomber une baie vitrée se négocie de 350 € (PVC) à 900 € (bois) hors pose. La motorisation d’un vasistas haute altitude ajoute encore 200 à 400 € selon la marque.
Aides fiscales rénovation et TVA réduite
L’ajout ou le remplacement d’une imposte vitrée s’inscrit dans la catégorie « menuiseries extérieures performantes ». Dès que l’ensemble porte ou fenêtre + imposte affiche un Uw ≤ 1,4 W/m².K et un Sw ≥ 0,3, la facture de pose bénéficie d’une TVA réduite à 5,5 % au lieu de 20 %, à condition de passer par une entreprise RGE. Si la performance thermique n’atteint pas ces seuils mais qu’il s’agit quand même d’une amélioration de l’existant, la TVA tombe à 10 %.
Côté subventions, MaPrimeRénov rembourse de 40 à 100 € par menuiserie pour le passage d’un simple à un double vitrage, l’imposte comptant pour une unité supplémentaire lorsque sa surface est supérieure à 0,5 m². Les certificats d’économies d’énergie (CEE) ajoutent 50 à 110 € selon la zone climatique et les revenus du foyer. Enfin, un éco-prêt à taux zéro peut financer jusqu’à 30 000 € de travaux incluant les impostes si elles s’inscrivent dans un bouquet de rénovation globale.
Pose en rénovation, étapes clé et erreurs à éviter
Vérifier la compatibilité avec le dormant existant
Avant toute commande, un relevé précis du dormant en place s’impose : épaisseur du profil, feuillure disponible, équerrage et état du support (absence de pourriture ou de métal déformé). Une imposte vitrée vient se poser « en applique » ou « en feuillure » selon la configuration. Si le dormant bois d’origine mesure 56 mm et que le nouveau cadre alu ne fait que 45 mm, le jour résiduel créera un pont thermique et laissera passer l’air. À contrôler aussi : la hauteur libre au-dessus de l’ouvrant, afin de conserver le clair de passage réglementaire pour l’évacuation incendie d’une porte d’entrée.
Trois points de contrôle rapides évitent la casse :
- Parfaite planéité du seuil supérieur du dormant existant, vérifiée au niveau à bulles ou laser.
- Alignement des feuillures gauche et droite : un écart de plus de 3 mm entraîne un vitrage sous contrainte.
- Qualité du matériau support : la vis de fixation doit se reprendre dans du dur (bois sain, béton ou renfort PVC). Les chevilles nylon seules ne suffisent pas pour tenir le poids du vitrage.
Étanchéité, reprise de charge et norme DTU 36.5
Le DTU 36.5, référence pour la pose des menuiseries extérieures, impose une double barrière d’étanchéité : joint compribande côté extérieur, mastic élastomère ou membrane pare-vapeur côté intérieur. Sur une imposte, la précaution vaut double, l’eau ayant tendance à stagner sur le linteau. Un cordon continu de mousse imprégnée, comprimé entre dormant ancien et nouveau cadre, évite la remontée d’humidité dans le plâtre. À l’intérieur, le film hygrovariable assure la continuité de l’étanchéité à l’air, condition sine qua non pour conserver le coefficient Uw annoncé par le fabricant.
Le vitrage ajoute souvent entre 15 et 25 kg au-dessus de la porte. La reprise de charge se fait par des équerres métalliques fixées tous les 40 cm minimum, chevillées dans le linteau. Les vis autoperceuses simples sont bannies : elles ne résistent pas aux cycles d’ouverture de la porte qui transmettent des vibrations à l’imposte.
- Ne jamais couper le joint d’étanchéité en angle : réaliser une continuité par jonction en biseau.
- Vérifier avec un niveau à bulles que la traverse haute de la porte reste libre après serrage, sous peine de bloquer l’ouvrant.
- Contrôler la pose sous 48 h : un test au fumigène révèle les éventuelles fuites d’air.
Respecter ces points du DTU garantit la pérennité de l’isolation, évite les reprises de fissures au plafond et maintient le gain de lumière sans coût d’entretien supplémentaire.
Entretien, sécurité et durée de vie d’une imposte
Nettoyage, joints et finitions selon matériau
Placée en partie haute, l’imposte reçoit peu d’éclaboussures mais beaucoup de poussière. Un lavage deux fois l’an suffit dans la majorité des logements. Un simple chiffon doux et une eau savonneuse neutre éliminent 90 % des salissures, inutile d’employer un nettoyant abrasif qui rayerait le vitrage ou le profil.
- PVC : la surface lisse se rince facilement. Vérifier le joint d’étanchéité EPDM ; s’il colle ou se craquelle, remplacer la bande préformée plutôt que d’ajouter du silicone. Les ferrures d’un vasistas s’huilent une fois par an.
- Aluminium : le laquage Qualicoat tolère un jet d’eau basse pression suivi d’un essuyage doux. Un contrôle du joint de rupture thermique assure la continuité isolante. Les vis de fixation inox se resserrent au besoin pour éviter le jeu de l’ouvrant.
- Bois : passage d’une éponge légèrement humide puis inspection du film de lasure. Une couche d’entretien tous les cinq à sept ans prolonge la tenue. Si le vernis cloque, ponçage fin grain 120 puis lasure microporeuse tricouche. Profiter de l’intervention pour vérifier le solin aluminium en tête, zone sensible sous les pluies battantes.
Bien entretenue, une imposte affiche une durée de vie équivalente à la fenêtre qu’elle surmonte, soit vingt à trente ans pour le PVC et l’alu, davantage pour un bois dense protégé régulièrement.
Vitrage feuilleté et solutions d’occultation
Placée hors de portée immédiate, l’imposte reste une cible pour les effractions par crochetage des paumelles ou bris de glace. Un vitrage feuilleté 44.2 (deux feuilles de 4 mm assemblées par deux films PVB) retarde l’intrusion : il résiste en moyenne 30 secondes de frappe continue, largement le temps de déclencher une alarme. Pour un rez-de-chaussée ou une porte d’entrée, la classe P2A est devenue le minimum conseillé, les assureurs demandant parfois du P4A.
La lumière oui, l’éblouissement non. Plusieurs options préservent l’intimité sans condamner la clarté :
- Vitrage dépoli ou sablé, intégré en usine, zéro entretien et transmission lumineuse supérieure à 70 %.
- Store plissé ou rouleau pose intérieure, pilotable par tige aimantée pour rester accessible même en hauteur.
- Film solaire faible émissivité, collé côté intérieur, filtrant jusqu’à 60 % de chaleur estivale.
- Vitrage à contrôle dynamique (électrochrome ou stores vénitiens intégrés), solution premium qui ajoute une quinzaine d’années de tranquillité car les lames sont scellées dans la cavité du double vitrage.
En combinant vitrage feuilleté et occultation adaptée à l’exposition, l’imposte gagne en sécurité, en confort visuel et en longévité, car le traitement solaire limite la dilatation thermique des profilés.
FAQ rapide sur l’imposte vitrée en rénovation
Peut-on motoriser un vasistas au-dessus d’une porte
Oui. Un vasistas motorisé se pilote à l’interrupteur, par télécommande radio ou via une box domotique. Les fabricants de menuiseries proposent en option un vérin électrique intégré dans l’ouvrant, alimenté en 230 V protégé par un disjoncteur 10 A ou, pour éviter le tirage de fils, une version solaire avec batterie cachée dans le dormant. La course du vérin atteint en général 150 mm, suffisante pour un débit de 40 m³/h sur une largeur de 90 cm, valeur laboratoire Bouvet. Compter 300 à 450 € de surcoût fournisseur, hors raccordement électrique. Le kit retrofit, à poser sur une imposte existante, existe chez WindowMaster ou Avidsen : crémaillère, bloc moteur, fin de course, entre 200 et 350 €. La motorisation facilite l’usage quand l’imposte est placée à plus de 2,20 m du sol ou pour répondre à l’accessibilité PMR.
Hauteur recommandée et obligation de sécurité
En rénovation, la plupart des artisans placent le bas d’une imposte vitrée entre 2,10 m et 2,30 m du sol fini, soit au-dessus du passage libre d’une porte standard de 204 cm. Cette hauteur évite les chocs dans la zone dite « d’impact » des normes vitrage et libère le dégagement d’évacuation. Lorsque le bord inférieur du vitrage descend sous 90 cm, la sécurité impose un vitrage feuilleté classé 44.2, mais une imposte se trouve hors de ce périmètre. Sur porte d’entrée, le verre feuilleté reste recommandé pour limiter le risque d’effraction, même à hauteur inaccessible. Les DTU 36.5 et 39 prescrivent aussi un ouvrant limité à 4 kg/m² sur vasistas, d’où la généralisation du double vitrage 24 mm à lame argon, Uw global inchangé à 1,4 W/m².K selon Orion Menuiseries. Enfin, une imposte ouvrante doit recevoir un compas ou un limiteur d’ouverture afin d’éviter toute chute de vantail au déverrouillage.
L’imposte vitrée prouve qu’un bandeau de verre peut métamorphoser la lumière, l’aération et la performance énergétique d’une ouverture sans toucher aux murs. Le supplément de clarté et de confort se paie peu cher au regard des lux et des kilowatts gagnés. Déjà des fabricants planchent sur des versions à vitrage dynamique capables d’adapter la transparence à l’ensoleillement. Qui sera le premier à faire de ce petit rectangle lumineux le chef d’orchestre de notre climat intérieur ?









